Histoires de folie douce, de street-food qui croustille et de crottes de licornes
Bonjour, vous. C’est le deuxième numéro de cette toute fraîche newsletter lancée la semaine dernière. Vous êtes 115 à avoir pris une minute de votre vie pour vous y inscrire. Merci 115 fois.
Je suis ravie de vous retrouver dans cette bulle de fin de semaine. Pas sûre que ce soit l'idée du siècle de l’envoyer le dimanche. J’ajusterai la logistique plus tard.
Une chanteuse : Clou, la plus touchante
« Je vous préviens si vous ne m’avez jamais vue en concert : je vais beaucoup parler. » Elle n’a pas menti, Clou. Elle était cette semaine en concert au Trianon, et je l’attendais avec impatience. J’aime cette chanteuse pour sa grâce suspendue, ses textes délicats emplis de douleurs pudiques. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit si drôle ! Son dernier album a accompagné mon automne 2024, je me suis lovée en boucle dans son cardigan, lentement, à tâtons, j’y plonge les bras et j’y reste. Vous connaissez peut-être d’autres titres de son précédent album “Orages”, Comment et On avance sont mes préférés.
J’attendais donc la chanteuse mélancolique, mais j’ai trouvé une fille complètement perchée, hyper marrante. Ce soir-là, Clou a invité son ami Chien noir pour interpréter leur duo Ne parle pas. Une chanson d’amour belle, mais belle, si simple et si belle. Je l’écoute en boucle depuis, jusqu’à l’avoir toujours dans un petit coin de ma tête, comme à chaque fois que j’ai un coup de foudre pour une chanson. Je ne peux que vous encourager à voir sur scène cette artiste dingue dans tous les sens du terme. Elle sera à Paris le 10 avril, dans une salle plus confidentielle (et donc à un tarif vraiment donné), allez-y.
Un sandwich : le panzerotti de Vafamoc
Mercredi dernier, j’avais rendez-vous rue des Vinaigriers (Paris 10) pour le boulot et seulement 15 minutes pour déjeuner. Heureusement que Paris ne déçoit jamais en matière de bouffe.
Je me suis donc retrouvée chez Vafamoc, adresse de street food spécialisée dans le Panzerotti. C’est un sandwich italien, fait avec de la pâte à pizza frite puis recuite dans un four à pizza. C’est gourmand mais étonnamment pas trop lourd. Pour dix euros, j’ai choisi celui avec une garniture toute simple : tomate et provolone au poivre. Ça croustille beaucoup beaucoup beaucoup, le goût intense de la tomate est typique des saveurs de la street food italienne. Pas eu le temps de le prendre en photo, j’ai commencé par me dire que je n’allais jamais réussir à la finir et puis… je l’ai dévoré. Je vous laisse juste un aperçu du chouette cadre.
San Carlo, un coffee-shop dans le Sentier
Si vous ne me connaissez pas, je vous le dis tout de suite : je coche pas mal de clichés agaçants parisiens. En premier lieu, je claque beaucoup d’argent dans des café latte hors de prix. J’adore les coffee shop qui colonisent les rues de la ville depuis dix ans. J’aime l’odeur du café, les comptoirs en carrelage stylé, le zinc rutilant des machines impeccables, les menus à rallonge avec quinze sortes de laits, les gens qui bossent ou qui racontent leur vie. Ne me jugez-pas.
Cette semaine, au hasard d’une journée de boulot dans le Sentier, j’ai testé San Carlo. Accueil vraiment très très gentil, quantité généreuse, et design très mignon ce qui ne gâche rien. Très cool si vous êtes dans le coin.
Un déménagement, et des crottes de licorne
Ce week-end, j’ai déménagé. Quelle étrange expérience, ranger sa matérielle, s’interroger à chaque objet : je garde, je donne, je jette ? Vous êtes doué, vous, au jeu de « tu prendrais quoi sur une île déserte ? »
Dans cet océan de cartons, j’ai essayé de me demander quels objets je sauverais. Simple : tous ceux qui viennent de ma grand-mère. Ce vase increvable qui a accueilli des centaines de bouquets. Les verres en cristal précieux qui ne voyaient la lumière que pour les grandes occasions. Et qui accueillent maintenant le vin des soirées ordinaires parce que, pourquoi attendre. Trois chaises en Formica qui étaient dans sa cuisine, qui sont maintenant dans la mienne. Je suis bien attachée aussi à quelques objets chinés, deux miroirs, une lampe, un pot en céramique avec quelques fleurs séchées offertes à la naissance de mon fils, un arrosoir en laiton qui n’arrosera jamais plus rien. Que du sentimental. On n’a besoin de quoi d’autre, en réalité, sur une île déserte ? Voilà.
Ce soir, de retour de chez leur grand-mère à eux, mes enfants vont découvrir leur nouvel appartement. Un sacré changement. Une chambre chacun, et même leur propre salle de bain. Pour célébrer ce moment, je suis allée chez Bogato leur acheter un petit cadeau. Bogato, vous connaissez ? Je suis accro à leur macaron en forme de burger depuis au moins 2013. C’est de la pâtisserie ludique, qui réussit à allier le mignon et le bon. Il y des pâtisseries mais aussi maintenant des viennoiseries, on sent qu’ils adorent travailler les feuilletages et tout est terriblement appétissant. En plus, dans leur espace café il y a toujours des choix sucrés mais aussi salés pour un petit grignotage. Bref, je suis allée en boutique et je leur ai pris un sachet de crottes de licornes, ce sont des meringues à la barbe-à-papa aux couleurs arc-en-ciel. Une douceur supplément magie. En repartant je n’ai pas résisté à leur madeleine fleurie au glaçage à la rose… je vous le dis, ils maîtrisent le visuel (et le goût, mais ça, il faut me croire sur parole ou aller tester).
Les mots de Nicolas Mathieu
Vous avez encore deux minutes ? Je voudrais partager pour terminer le dernier post Insta de Nicolas Mathieu. Par souci de transparence, je dois vous annoncer la couleur : je suis folle amoureuse de lui, comme je pense l’intégralité de ses lecteurs-rices. Le pouvoir des mots. Et donc ce dimanche, il a publié quelques lignes encore désespérément parfaites. On y goûte l’état du monde, le temps qui passe et l’amour qui sauve tout. C’est ici.
“Là dedans, dans ce merdier transitoire, cette pauvre fiction, il te reste encore ça : la peau, le souffle d'un autre, sa voix innombrable et dans le secret d'une chambre un peu de vérité qui s'empoigne, quelques jurons et tout le bien à se faire, ces crimes pour de faux qui sont encore, en dépit du gris aux tempes et des fronts barrés, un peu de pure jeunesse à dépenser dans le noir.”
Je vous souhaite une très belle semaine, mettez-y si possible beaucoup de musique et de choses qui croustillent.